Super 8 : A la Rencontre du 4ème type

1979. Deux ans auparavant le grand public découvrait A la rencontre du troisième typeE.T. l’extraterrestre est en gestation et Alien vient de sortir sur les écrans. Clairement initié par Spielberg dans le premier, le film parlant de petits hommes verts, plus ou moins gentils, a la côte.

Mais 1979 c’est aussi l’année que choisit J.J. Abrams pour raconter son histoire. La ficelle est grosse mais elle emballe tout rêveur qui s’est laissé bercer par des histoires où la rencontre avec une espèce venue d’ailleurs a quelque chose de magique, de mystique, de mystérieux…

Bon ok. Mais quel rapport avec le Super 8 ? Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, il s’agit d’un format mythique de l’époque, le 8mm, utilisé par de nombreux cinéastes en herbe ou amateurs (pour se coucher moins bête). Et c’est clairement un fil conducteur de ce film. Des enfants qui aiment faire des films. Mais pas de la vidéo Youtube. Un vrai film avec maquillage, acteurs, prise de son, effets spéciaux, scénario… En cela, Spielberg et Abrams retournent aux sources. JJ avait rencontré Steven après avoir réalisé des petits films chroniqués par le Los Angeles Times (!) et s’être vu proposer de déjeuner avec le porte-étendard du Nouvel Hollywood. Tout ça autour d’un contrat de restauration des films d’enfance réalisés par ce dernier en… Super 8 ! Aujourd’hui l’élève réalise, le maître produit.

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Mais la belle histoire ne s’arrête pas là. Visiblement admiratif (comme nombre d’entre nous) du travail du grand manitou, il décide de rendre hommage à sa « période dorée », celle qui l’a fait rentrer dans le grand bain du 7ème art. Les années 75-85. Indiana Jones, le 3ème type, E.T… En bref une belle tripotée de références plus ou moins explicites et plus ou moins conscientes.

Et, disons-le, c’est visiblement là le plus grand intérêt du film. Le scénario tient en haleine mais ne nous laisse pas non plus sur le cul. Une histoire dont on devine rapidement l’essence. (« Un spoiler, un spoiler ! » « Non, vous allez faire comme les autres et le regarder ce film »). Il s’agit donc de s’émerveiller comme au premier instant de ce mystérieux, de cette envie d’en savoir plus et se dire qu’on ne peut que regarder le ciel et vouloir s’envoler haut, très haut… (Oulà c’est fort ce truc !). Vers l’infini et au-delà !

Ndlr : le paragraphe précédent a été rédigé par un stagiaire totalement défoncé à l’herbe. Ce qui suit est la suite logique de l’avant dernière partie de cette merveilleuse critique. Nous nous excusons pour le désagrément causé.

Il s’agit donc du point le plus essentiel de ce film, au regard d’un scénario assez convenu bien que laissant une part importante à des interrogations sur « qui est bon, qui ne l’est pas ?». Dans la manière de filmer, dans le choix des acteurs, mais aussi dans cette vision hyper-manichéenne, on retrouve la patte du chef. Et ce don pour nous dire tant en si peu de mots !

Super 8

Les acteurs maintenant. Soyons clairs, les petits mettent la nique aux grands. Elle Fanning, Joel Courtney et Riley Griffiths crèvent l’écran. On revoit les Goonies. Petits mais costauds ! Kyle Chandler vient donner un équilibre à ce film familial et le fait sortir de quelque chose très « Disney ». Pour tous mais avec brio. Surtout qu’une vraie composante sentimentale se justifie merveilleusement souvent.

Cette émotion est presque toujours rehaussée par une partition musicale sublime. Michael Giacchino, compositeur attitré d’Abrams et des studios Pixar, déjà oscarisé, fait clairement appel aux sonorités de John Williams. Tout en évitant l’écueil rétro ringard.

Enfin, un mot sur les effets spéciaux. Très bons, sans tomber dans l’excès, ils servent bien l’action. Un petit prix pour la scène du train.

Que faut-il en penser alors ? Un film équilibré, familial, admirablement interprété, réalisé avec finesse. Il ne rentrera peut-être pas dans les annales du 7ème art, mais son producteur, sa source d’inspiration et son gestateur, si !

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Car oui, M. Spielberg, il y a quelque chose de plaisant à recevoir un hommage aussi vibrant de son vivant. Mais comment oublier toutes ces pierres apportées à ce grand édifice qu’est l’histoire du cinéma. Car s’il n’est aucun réalisateur qui aura plus marqué son époque que ce grand monsieur, ce n’est pas par hasard. Le génie d’un homme que rien n’aura arrêté, qui aura repensé le cinéma à chaque nouvelle prise, qui l’aura voulu à son image : à la fois si humble et si noble. L’oeuvre d’une vie. Et plus que ça : une oeuvre vivante !

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