Sans être une année exceptionnelle, 2017 aura été l’occasion d’apprécier quelques très bons films en salles et une grosse vingtaine d’œuvres méritaient réellement le détour.
Sans plus attendre, petit palmarès personnel, subjectif et teinté de mauvaise foi :
- Que Dios nos perdone (Espagne)
- Blade Runner 2049 (Etats-Unis)
- Wind River (Etats-Unis)
- Moonlight (Etats-Unis)
- 120 battements par minute (France)
- Get Out (Etats-Unis)
- Détroit (Etats-Unis)
- La La Land (Etats-Unis)
- Faute d’amour (Russie)
- Dunkerque (Etats-Unis)
On rajoute les mentions spéciales : Je danserai si je veux, Lion, Nocturnal animals, The lost city of Z, Au revoir là haut, Le château de verre, Coco, Ça, Miss Sloane, Okja, Silence, The Florida Project.
Toujours cette même domination du cinéma américain (on ne se refait pas), aucun film asiatique remarquable et peu de belles surprises en Europe.
L’Espagne produit peu mais bien. Et cela fait plaisir que les Castillans sortent enfin de ce carcan pesant de la Movida. Il en résulte des films durs, sociaux et terriblement justes. Que Dios nos perdone en est l’illustration parfaite.
2017 plus que 2016, et probablement moins que 2018, a été l’année des sequels/prequels/spin-off/adaptations périmées. Le résultat est bien souvent désastreux (Star Wars VIII, Alien Covenant, Baywatch) même si quelques projets méritaient néanmoins notre attention, a minima pour la démarche graphique : Atomic Blonde, Kong Skull Island, Logan, Thor Ragnarok, Valérian, Ghost in the Shell,… Les studios font preuve encore et toujours de beaucoup de frilosité. Mais ils commencent à être punis pour ça, en témoigne l’échec retentissant et mérité de La Momie.
Heureusement quelques réalisateurs à grand spectacle continuent à avoir carte blanche et peuvent encore nous proposer des œuvres personnelles, riches dans leur contenant et et le contenu. On pense naturellement à Denis Villeneuve et Christopher Nolan. Le premier nous a proposé une suite d’une grandeur époustouflante et terriblement humble à l’égard de son illustre aîné. Son homologue britannique nous a régalé cet été avec sa relecture de la bataille de Dunkerque, qui, teintée de quelques défauts mineurs, restera probablement comme le film le plus couillu de 2017 dans le montage et la réalisation.
Autre fait remarquable de 2017, l’avènement des très bons films d’horreur. Autrefois, l’épouvante réussie était souvent un accident. Aujourd’hui, les producteurs comprennent que fouiller le scénario, donner une dimension sociale au récit et surtout divertir le spectateur avec un récit cohérent, paient. Get out et Ça nous auront fait frissonner sans jamais tomber dans le gore ou le burlesque.
Enfin, triste année pour l’animation, sauvée in extremis par le poétique Coco. Les studios américains en panne d’idées, l’école japonaise en pleine phase de transition, et on se surprend à attendre 2018 avec impatience.
Car 2018 ne sera probablement guère différente de 2017. Mais comme toujours nous irons dans les salles obscures. Nous rirons, nous nous pleurerons, nous pesterons, nous flipperons… Et à la fin, nous nous dirons que c’est quand même bien le ciné. Oui c’est bien.