2018 aura été une année américaine ! Après 2017 qui indiquait un retour en force d’Hollywood sur grand écran, la tendance se confirme. Bonne nouvelle : cela n’est pas au détriment des productions européennes ou asiatiques qui se défendent très bien.
Un petit classement bien subjectif, non exhaustif et donc totalement authentique :
- Three billboards (Etats-Unis)
- Under the silver lake (Etats-Unis)
- First man (Etats-Unis)
- Burning (Corée du Sud)
- Capharnaüm (Liban)
- Une affaire de famille (Japon)
- Les heures sombres (Grande-Bretagne)
- Call me by your name (Italie)
- Le poirier sauvage (Turquie)
- Hostiles (Etats-Unis)
Quelques mentions spéciales également : Les frères Sisters, Le monde est à toi, L’île aux chiens, Moi Tonya, Dogman, Annihiliation, Le grand bain, Sans un bruit, Avengers Infinity War, Bohemian Rhapsody.
Côté acteurs, les nominations iront à Frances McDorman, Sam Rockwell, Yoo Ah-In, Zain Alrafeea, Gary Oldman, Timothée Chalamet, Christian Bale, John C. Reilly, Karim Leklou, Margot Robbie, Marcello Fonte, Mathieu Amalric, Emily Blunt et Rami Malek.
Pas de pépite dans le cinéma français, mais de beaux moments avec le retour (enfin !) de Romain Gavras derrière la caméra, et la révélation Gilles Lellouche en tant que réalisateur. Un bon gros paquet de merdes avec des comédies fadasses en pagaille. On espère que 2019 inversera cette mode des suites et remakes francisés mais ne nous faisons pas d’illusions. Avec Taxi 5, on a touché le fond, mais certains creusent encore.
Autre tendance intéressante : après Okja l’année dernière, Netflix montre qu’ils ont su se mettre au niveau et nous ont réservé une belle surprise dans le cinéma de genre avec Annihilation. Tout n’est pas encore gagné (cf l’incompréhensible Roma) mais, à n’en pas douter, le roi des séries va devenir une valeur sûre du 7ème art dans les mois à venir.
Dans la catégorie blockbusters, encore une palanquée de films de super héros. Marvel a plié le game avec Avengers Infinity War après l’intéressant Black Panther. DC est aux fraises et ne remontera probablement pas la pente. De bons moments aussi avec Ready Player One, Solo, Mission Impossible Fallout et Bumblebee pour un constat évident : c’est parfois avec des recettes simples qu’on fait les meilleurs divertissements.
Le cinéma d’auteur n’aura pas été en reste. Et c’est l’Extrême Orient avec ses oeuvres toujours déroutantes (Burning, Une affaire de famille) qui ont marqué. On a également bien chialé devant Capharnaüm. Il restera évidemment la scène finale des Heures Sombres avec un Gary Oldman méconnaissable et époustouflant dans son rôle de Churchill.
First Man décroche évidemment le prix de la mise en scène. Damien Chazelle est en passe de devenir le plus grand réalisateur de sa génération. Mention spéciale à son compositeur Justin Hurwitz, qui, lui aussi, sait insuffler un rythme délirant dans les oeuvres du metteur en scène Franco-Américain.
Enfin, immense plaisir de voir que le cinéma américain assume totalement son statut et sait porter un regard juste sur la société américaine d’hier et aujourd’hui : pas de concession pour le pays de l’Oncle Sam dans Moi Tonya, Hostiles, Blackkklansman et évidemment le fabuleux Three Billboards. La société américaine est violente, oppressée par l’obsession du succès et mal à l’aise avec le vivre ensemble. « Ils » s’en rendent compte et c’est très bien comme ça.
Très bon cru que cette année 2018. Le line-up de 2019 est également extrêmement prometteur. A n’en pas douter, il y aura de quoi dire dans un an…