Nous y voilà ! 10 ans que l’on attendait le retour sur les écrans des Jedi et de leur univers. La prélogie avait laissé un goût légèrement amer au regard de quelques choix de réalisation et scénaristiques un peu faiblards. En outre, les trois films de Lucas, de par leur portée explicative sur les origines de Dark Vador, Obi-Wan Kenobi et Luke Skywalker, avaient eu tendance à démystifier le récit et nous faire oublier combien cette galaxie si lointaine regorge de mystères fascinants.
Alors lorsqu’on a vu apparaître « Star Wars« , « Disney » et « J.J. Abrams » dans la même phrase, on a commencé à flipper sévère. On a vu arriver une version live des nulissimes séries animées qui expliquent la guerre des clones et plus destinées à faire vendre des paquets de céréales que de satisfaire les fans de la première heure. Et puis, on nous a donné le casting, l’équipe technique, les premiers trailers, et on s’est dit qu’on allait peut-être éviter la catastrophe.

Une grosse vingtaine d’années ont passé depuis la bataille d’Endor. L’Empire et les Seigneurs Sith ont réapparu pour détruire la gentille République et ses alliés. Voilà le décor planté et on ne s’attardera pas plus sur les éléments du récit tant c’est du classique, du Star Wars pur jus.
Il s’agit même d’un vrai vrai retour aux sources, tant l’Episode IV est une inspiration évidente pour l’histoire. Des planètes visitées au déroulé des événements, en passant par certaines scènes qui sont des calques quasi symétriques de l’opus original.

Doit on s’en plaindre ? Oui et non. On pourra reprocher à Abrams son manque d’imagination et une certaine frilosité face à de nouveaux défis. Cependant, plutôt que de partir en live et nous narrer quelque chose complètement HS, il colle à la sève des thématiques Lucasiennes tout en nous proposant une vision rajeunie de son univers. Le petit protégé de Spielberg a réussi aussi à évacuer tout le côté psychologisant de ses précédentes œuvres : Star Wars fonctionne sur des archétypes très symboliques ; c’est extrêmement bien vu de l’avoir compris et de ne pas trahir ce pilier essentiel.
Coté réalisation, c’est beau, très beau. Parfois même, on frise le pur génie, tant certains plans sont des tableaux à la gloire de l’imagerie des œuvres originales. Il y bien quelques lens flare mais le réalisateur de Star Trek a gommé ses défauts artistiques pour proposer un très bel équilibre entre le fond vert et des scènes en décors naturels réussies. Et au delà d’un final un peu brouillon car très rapide, on ne décroche à aucun moment.

Enfin, quel plaisir de retrouver les personnages qui ont fait la première trilogie. Ils ont vieilli, courent et réfléchissent moins vite, mais ont gagné en charisme et en maturité. Les petits nouveaux sont aussi très séduisants et portent en eux une part de mystère sur leurs origines et leurs motivations, qui est extrêmement plaisante à essayer de comprendre. Par contre, plus de réserves sur les « méchants » tant la relève de Dark Vador et de l’Empire ne semble pas encore être assurée : vous allez devoir vous remuer le fion et arrêter de vous poser autant de questions, si vous souhaitez qu’on vous prenne au sérieux !
Le Réveil de la Force est un film pour les fans. Les sympathisants y trouveront leur compte. Les autres resteront sur leur faim (mais eux, on s’en fout, parce que ce sont des connards !). Malgré un antagonisme encore trop faible pour effacer la terreur que nous inspirait les Impériaux et une certaine frilosité dans la trame globale, on retrouve avec plaisir presque tout ce qui faisait l’essence des épisodes originaux. Ouvrir de nombreux questionnements sur les personnages, les évolutions à venir du récit est très habile et créé de l’appétence pour les suites.
Disney, Abrams, vous avez réussi votre pari. La Force a été avec vous. Le plus dur reste à faire: ne pas basculer dans le côté obscur ! Good job and good luck !